La qualité de l’air dans les appartements

Madame Marie-Laure Baumann appartient à la Direction Commerciale de Gaz de France. Membre de la Direction de la Recherche, elle a participé, à ce titre, à un programme pluripartenaire d’étude des systèmes de ventilation.

QAI_qualite_air_interieur[1]

– 1. CE QUI FAIT L’AIR INTERIEUR
Nous passons 80% de notre temps en atmosphère intérieure où les sources de pollution sont multiples

La qualité de l’air intérieur dépend à la fois :
– d’une réduction de ces sources de pollution (réglementation sanitaire et labels accordés aux matériaux et matériels moins polluants)
– d’une meilleure qualité de la ventilation. Mais, faute d’entretien, la ventilation devient, elle-même, source de pollution

– 2. UNE ENQUETE QUI MONTRE DE NOMBREUSES INSUFFISANCES
L’enquête, conduite de 1992 à 1995 dans le cadre de l’étude précitée et portant sur 564 logements et 1270 personnes, montre que les usagers sont sensibles essentiellement aux éléments de confort et 13% seulement sont insatisfaits de leur logement, mais les signes d’une mauvaise ventilation sont souvent plus importants, notamment au niveau de la condensation. En fait, 145 des logements étudiés n’avaient aucune ventilation.

En outre, de graves erreurs sont souvent commises lors de la réhabilitation de logement : les fenêtres étanches, le souci d’économie d’énergie aboutissent au confinement des locaux et à une véritable pathologie du bâti qui explique, pour une part, l’augmentation actuelle des troubles allergiques et respiratoires

Le problème est aggravé par les pratiques des occupants, dans la mesure où les exigences de confort et celles de la ventilation sont, actuellement, contradictoires, la ventilation amenant de l’air froid et du bruit.
A partir de ces constats, un cahier des charges d’une ventilation satisfaisante a été dressé

– 3. PROGRESSER VERS LA QUALITÉ, C’EST POSSIBLE
La ventilation est donc un élément essentiel de la qualité sanitaire de l’habitat et ne doit plus être le parent pauvre de la réglementation.
Des progrès sont possibles, notamment en permettant une meilleure modularité des débits qui permettra au consommateur de mieux contrôler la ventilation de son habitat.
Pour que les occupants ne soient pas tentés de bricoler ou d’arrêter leur ventilation, l’air entrant peut être préchauffé, humidifié, désodorisé par des systèmes de correction d’ambiance.

Toutefois, la situation évolue, la norme HQE (Haute Qualité Environnementale) insiste fortement sur la ventilation et des matériels de correction d’ambiance apparaissent sur le marché, notamment à Interclimat. Encore faut-il que leur emploi soit compatible avec le système de ventilation de l’habitat, le risque est qu’ils soient vendus avec les équipements ménagers et installés sans référence à une conception d’ensemble de la ventilation.
– 4. UN DIALOGUE CONSTRUCTIF
Le débat a permis d’apporter des idées complémentaires pour le progrès de la ventilation, notamment en milieu urbain ou pollué : système de ventilation partiellement en circuit fermé avec traitement des bactéries et des polluants, surpression pour éviter les entrées d’air parasites.La ventilation pourrait changer de statut si elle est intégrée au lot climatisation pour arriver à un véritable conditionnement d’air (filtré, traité, chauffé, refroidi).

Enfin, le souci de la santé du consommateur ne doit pas aller à l’excès. Malgré toutes les maladies de civilisation, la durée de vie n’a jamais été aussi longue et la santé de la population aussi bonne. Il faut éviter de trop réglementer, mais il est important d’informer le consommateur habitant pour qu’il puisse vraiment choisir le niveau du risque qu’il accepte et le niveau de protection qu’il est prêt à payer.
Ce qui est souhaitable ce n’est pas de réduire le risque à tout prix, mais de permettre au consommateur de passer du risque subi au risque choisi.

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